Apprenez à identifier le moment crucial pour chercher de l’aide professionnelle face à la dépression périnatale.
Signaux d’alerte : quand s’inquiéter
Description des signaux d’alerte indiquant la nécessité d’une consultation
Les émotions au cours de la période périnatale peuvent être ambivalentes, entre joie et irritabilité, bonheur et agacement ou inquiétudes. Il est primordial d’être attentif à ce que vous ressentez et de ne pas banaliser ces ressentis. Bien que souvent attribués à la grossesse ou aux suites « normales » de l’accouchement, ceux-ci peuvent être le témoin d’une détresse plus intense et d’une dépression pendant la grossesse ou en post-partum. Il est alors essentiel de solliciter de l’aide. Vous trouverez ci-dessous la liste des symptômes et signaux à surveiller.
Première étapes et auto-évaluation
Le baby-blues constitue un état passager, transitoire, qui survient dans les premiers jours suivant la naissance et dure quelques heures à quelques jours, rarement plus de 10 jours. Vos émotions sont exacerbées, qu’elles soient positives ou négatives, mais il vous est encore possible d’éprouver du plaisir. Votre entourage peut vous apporter du soutien et un apaisement, n’hésitez pas à les solliciter.
La dépression du post-partum est une maladie, vous la subissez et n’en êtes pas responsable. Ainsi, si vous ne vous sentez pas bien, il est important d’en parler avec vos proches et / ou avec des professionnels (médecin généraliste, sage-femme, gynécologue, puéricultrice …) qui seront à votre écoute. Ne banalisez pas les symptômes présentés puisque ceux-ci, souvent à tort attribués à la grossesse ou à une évolution normale après l’accouchement, peuvent être à l’origine d’une souffrance extrême.
Par ailleurs, si vous vous sentez dépassé, que les pleurs de votre enfant deviennent insupportables pour vous, placez votre enfant en sécurité, sur le dos dans son lit, et prenez quelques minutes pour vous apaiser ou chercher de l’aide. Secouer un bébé peut être à l’origine d’un handicap ou le tuer, une seule fois suffit !
Enfin, en cas d’idées suicidaires ou d’envies de mourir, vous pouvez contacter le 3114, numéro national de prévention du suicide, accessible 24h/24 et 7j/7, gratuitement et en France entière. Il est aussi possible de consulter au service d’urgences psychiatriques le plus proche.
Consulter un professionnel : options et processus
Informations sur les différents professionnels à consulter (psychologues, psychiatres, etc.)
La première étape est de parler de votre détresse et de vos difficultés. Vous pouvez dans ce cadre contacter votre médecin traitant, votre sage-femme, votre gynécologue, votre puéricultrice de la Protection Maternelle et Infantile, … qui sauront vous orienter vers une prise en charge spécialisée en cas de besoin. Même si le soutien de votre entourage est primordial, une aide professionnelle est aussi nécessaire. Il n’y a rien d’honteux en cela. La prise en charge est d’autant plus efficace que la souffrance est détectée précocement.
La psychothérapie constitue la pierre angulaire du traitement de la dépression du post-partum.
Vous pouvez consulter un psychologue, qui est un psychothérapeute ayant un diplôme universitaire de psychologie (licence + master) et n’est pas médecin. Celui-ci a une capacité d’écoute et d’aide.
Parfois, vous pourrez également consulter un psychiatre. Le psychiatre a réalisé des études de médecine et peut vous prescrire un traitement médicamenteux en cas de besoin. Il est aussi le seul à pouvoir poser un diagnostic. Pour rappel, le traitement médicamenteux n’est efficace qu’en parallèle d’une psychothérapie bien menée et peut être compatible avec la grossesse et l’allaitement. Le psychiatre assure la psychothérapie ou vous réoriente vers un psychologue pour ce faire.
Psychiatre et psychologue peuvent exercer en activité libérale ou en Centre Médico-Psychologique (CMP). Le psychologue en activité libérale n’est pas pris en charge par la Sécurité Sociale (hors certains psychologues sélectionnés par l’autorité compétente désignée par décret pour 8 séances/an et sur prescription médicale). Le Centre Médico-Psychologique constitue une structure de soins regroupant des professionnels de la santé mentale : psychologues, infirmiers, psychiatres, … et du secteur social : assistants de service social, éducateurs, etc. Les consultations au CMP sont gratuites, entièrement financées par la Sécurité Sociale. Les CMP sont sectorisés en fonction de votre lieu d’habitation.
Différentes méthodes psychothérapeutiques ont démontré leur efficacité dans la prise en charge de la symptomatologie dépressive en période périnatale : thérapies cognitivo-comportementales, thérapies interpersonnelles, hypnose, EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing ou Désensibilisation et retraitement par les mouvements oculaires), etc. Ces méthodes dépendent de la formation du professionnel et de votre symptomatologie.
Quelquefois, il peut vous être proposé d’intégrer un groupe thérapeutique ou un groupe de parole avec des patients, qui bien que singuliers, partagent des difficultés similaires aux vôtres. Ces groupes peuvent être proposés par certains professionnels libéraux et le plus souvent, par les CMP.
En cas d’intensité sévère de votre trouble, avec une répercussion sur le lien à votre enfant ou en prévention d’une telle conséquence, une prise en charge en unité de soins périnataux pourra vous être proposée. Les structures varient en fonction de votre lieu l’habitation et peuvent se composer de soins ambulatoires parent-bébé, d’hospitalisation de jour parent-bébé, d’hospitalisation complète parent-bébé, de consultations, etc. Ces unités de soins conjoints parent-bébé se composent d’une équipe pluriprofessionnelle avec des professionnels formés en périnatalité (pédopsychiatres, psychologues, infirmiers, éducateurs, etc.). Les objectifs d’une telle prise en charge sont de réaliser les soins au parent, d’accompagner les interactions parent-enfant, dans une démarche de prévention des troubles du développement chez l’enfant.
Quel que soit le professionnel que vous sollicitez, celui-ci ne vous jugera pas et est soumis au secret professionnel.
Consultation auprès d’un psychologue
Consultation auprès d’un psychiatre
Consultation en Centre Médico-Psychologique
Dès les premiers symptômes de détresse, de tristesse ou d’asthénie (fatigue) majeure, il est fondamental de rechercher de l’aide auprès d’un professionnel de santé.
Le baby blues est passager, se résout spontanément, et survient dans les jours qui suivent la naissance. Au-delà de 10 jours, votre détresse marque peut-être la présence d’une dépression du post-partum et il est donc primordial de consulter.
Préparation à la consultation
Une consultation auprès d’un professionnel de la santé mentale peut constituer une source d’angoisses, puisque celle-ci vous invite à évoquer des notions personnelles ou émotionnellement difficiles. Ce professionnel est formé à l’écoute et au soutien de personnes en détresse, sans aucun jugement et dans le strict respect du secret professionnel. Il s’agit avant tout d’une rencontre entre deux personnes.
Avant de vous présenter au rendez-vous, vous pouvez réfléchir aux motifs vous ayant conduit à demander ce suivi, l’élément déclencheur et aux sujets que vous souhaitez évoquer. Il vous sera probablement demandé de définir des objectifs, vous pouvez déjà y réfléchir. Si vous avez peur d’oublier certains points lors de la consultation, n’hésitez pas à les noter au préalable.
Il est important d’être aussi honnête que possible sur vos ressentis, sans les minimiser. Contrairement aux idées reçues, le psychiatre ou le psychologue ne lisent pas en vous. Ils vous accompagnent en fonction de ce que vous livrez. Partager vos émotions, même difficiles, permet de faciliter le processus thérapeutique. Rassurez-vous, vous ne serez pas contraint(e) d’aborder certains sujets si vous ne le souhaitez pas ; vous restez libre de préciser que vous ne souhaitez pas parler de telle ou telle chose. Le thérapeute s’adaptera à votre rythme. N’ayez pas crainte d’être jugé, le thérapeute est formé pour vous écouter et vous comprendre sans aucun jugement.
Parfois, le thérapeute vous proposera de rencontrer votre entourage, toujours avec votre accord. Vous pouvez également vous rendre au premier rendez-vous accompagné(e) par votre conjoint(e) si cela vous rassure.
N’hésitez pas à poser des questions, il n’y a pas de « question bête ». Ne restez pas avec vos interrogations et incompréhensions.
Réfléchir aux motifs de la consultation | Ne pas hésiter à noter ce qui nous semble important à aborder |
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Réfléchir aux sujets que l’on souhaite évoquer | Être aussi ouvert et transparent que possible |