Si tu lis ces lignes, c’est que tu cherches à identifier si tes symptômes sont ceux de la dépression périnatale. Même si globalement les symptômes sont semblables d’une mère à l’autre, ils peuvent aussi varier et cela ne traduit pas une échelle de la souffrance vécue. Certaines mères vont avoir des pensées suicidaires et/ou des phobies d’impulsion mais d’autres non. Elles seront pourtant également en dépression périnatale, il est donc important de ne pas sous-estimer tes symptômes.
Les symptômes clés à reconnaîtrePlusieurs symptômes peuvent se faire ressentir en période de dépression périnatale et notamment :
- Perte de plaisir et d’intérêt pour les activités que tu apprécies habituellement
- Tristesse
- Anxiété
- Perte d’énergie et fatigue
- Troubles de l’appétit
- Difficulté à se concentrer ou à prendre des décisions
- Troubles du sommeil
- Faible estime de soi ou sentiment de culpabilité accru
- Perte d’intérêt pour le nourrisson ou hypervigilance
- Dévalorisation des compétences maternelles
- Difficultés dans le lien à l’enfant
- Peur de faire du mal à son enfant (phobie d’impulsion)
- Idées suicidaires
Si plusieurs de ces symptômes te font écho, il est fort probable que tu traverses une dépression périnatale. Ils peuvent être différents d’une mère à l’autre mais aucun n’est à négliger. Il n’y a pas de symptômes graves et d’autres pas si tu es en souffrance, ils doivent tous être considérés.

C’est difficile d’expliquer ce que j’ai ressenti car cela a été un sentiment d’amour immense envers mon enfant, je me suis émerveillée comme beaucoup d’autres parents de toutes les nouveautés, de ce petit être si vulnérable que j’avais mis au monde, mais je me sentais sous son contrôle et c’est cela qui me coûtait, je n’étais plus libre, par sa naissance, j’avais perdu mon entité d’amie, de femme, de sœur, au profit de mon entité de mère à part entière, j’essayais de donner le change mais je savais au fond de moi que je n’étais plus que mère et je le vivais extrêmement mal avec toute la culpabilité qui va avec, je me sentais dépossédée de moi-même et honteuse de ne pas en être heureuse, alors qu’on doit être heureux quand on devient mère, c’est inscrit dans les règles. Les pleurs de ma fille me terrorisaient et comme j’avais l’impression que j’étais la seule en capacité de la calmer, je n’arrivais pas du tout à la laisser, même à son père, et je m’épuisais tous les jours un peu plus avec un sentiment de tristesse intense.
Témoignage d’une mère ayant traversé une dépression périnatale
Quand et comment chercher de l’aide
Il est important de demander de l’aide dès que les symptômes persistent plus de deux semaines. Ne te dis pas « j’attends un peu, ça va passer » ou « je n’ai pas à me plaindre, mon bébé et moi sommes en bonne santé ». Tu es en souffrance et tu as besoin d’être accompagnée dans ta difficulté maternelle. Tu es légitime à demander de l’aide, n’en doutes pas et écoutes-toi, personne ne sait mieux que toi ce que tu traverses et ressens alors laisse de côté les éventuels « ce n’est rien » ou « c’est juste un baby blues, c’est passager ». À partir du moment où tes symptômes prennent trop de place et durent plus de 15 jours, c’est que c’est le moment pour toi de chercher de l’aide.
Chercher de l’aide peut paraître insurmontable. Comment le faire ? EN PARLANT. OSER PARLER est LA solution. Pour cela, l’idéal est que tu puisses identifier une personne en qui tu as confiance et à laquelle tu pourras faire part de ta souffrance. Si cette personne n’existe pas dans la sphère médicale ou paramédicale, tu pourras te tourner vers une personne de ton entourage en capacité de te soutenir et t’aider à faire les démarches pour chercher de l’aide. Il peut aussi s’agir de pairs, c’est à dire de mères qui ont, elles aussi, vécu une dépression périnatale.
La première personne à laquelle tu parleras ne sera peut-être pas la bonne mais il ne faudra pas renoncer mais très vite te tourner vers une autre qui saura t’écouter.
Sais-tu que tu as le droit à un entretien post natal précoce pris en charge aux taux habituels par l’assurance maladie ? Pour cela, il te suffit de le solliciter auprès de la sage-femme ou du médecin de ton choix ou de te rendre à la PMI de ton secteur. Cet entretien est une vraie opportunité pour exprimer ta souffrance et trouver de l’aide.
Ressources et soutiens disponibles
Les ressources et soutiens disponibles sont variés.
Il peut s’agir :
- des professionnels de santé : celui qui t’a accompagné pendant ta grossesse, ton médecin traitant, ou tout autre professionnel de santé de la périnatalité ;
- le réseau de périnatalité de ta région qui propose des annuaires de professionnels de santé vers lesquels te tourner ;
- le service de PMI (Protection Maternelle et Infantile) le plus proche de chez toi ;
- la maternité dans laquelle tu as accouché qui pourra t’indiquer s’il existe une unité mère-enfant, un service périnatalité au sein de l’hôpital ou toute autre structure spécialisée en périnatalité ;
- d’un lieu d’accueil enfants-parents (LAEP) s’il en existe un près de chez toi, il s’agit d’un lieu au sein duquel on peut passer du bon temps avec son bébé, partager nos expériences avec d’autres parents, et rencontrer des professionnels formés à l’écoute ;
- d’un technicien de l’intervention sociale et familiale (TISF) auquel tu peux faire appel dans le cadre d’une dépression périnatale, son rôle est de t’aider et te soulager dans ton quotidien ;
- de l’association Maman Blues qui propose :
→ un forum, espace de discussion autour de la difficulté maternelle (avec d’autres femmes en souffrance mais aussi des bénévoles de l’association passées par la difficulté maternelle) ;
→ un site internet sur lequel tu trouveras des groupes de parole en visio et en présentiel près de chez toi ;
→ des référentes locales dans ton département disponibles pour t’écouter, te soutenir et t’informer au niveau local sur