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CHANGEUR Violette, GENET Camille

Émotions et parentalité

I. Les émotions, comment les réguler ?

Les émotions font partie intégrante de notre vie de tous les jours. Il est impossible d’y échapper, on éprouve des émotions toute notre journée, des émotion variées (allant de la frustration au stress, la colère, la joie, l’intérêt…)
Les émotions jouent un rôle dans notre survie de tous les jours (en nous alertant d’un danger par exemple) mais nous servent également dans le développement de nos relations sociales et notre vie ensemble. Nos émotions vont en effet nous forcer à agir et réagir dans notre environnement. Elles vont par exemple nous forcer à fuir face à quelque chose étant perçu comme une source potentielle de danger, ou elles vont nous forcer à nous orienter vers quelque chose qui est pour nous une source d’intérêt, d’apaisement et vont nous conduire à vivre des expériences qui sont riches et saisir des occasions de se développer et de progresser. Nos émotions vont aussi nous aider à anticiper des situations, et nous aider à éviter des potentiels dangers ou difficultés.

Nos émotions nous servent aussi à nous connaître. Les sensations dites intéroceptives (c’est a dire tout ce que nous ressentons à l’intérieur : notre estomac qui se noue, les jambes qui nous lâchent, l’accélération du rythme cardiaque…) vont nous donner des indications sur ce que nous sommes en train de vivre et va nous apporter des informations très importantes sur qui nous sommes.
Les signes que nous allons donner à l’extérieur de ces émotions, les signes externes tels que les pleurs, les cris, des mimiques, des manifestations sur notre visage, des choses que nous allons dire pour traduire ces émotions vont donner beaucoup d’informations aux autres sur ce que nous ressentons (et c’est ainsi par exemple que l’on peut savoir dans notre entourage comment faire plaisir à quelqu’un, comment le surprendre car on a appris au fur et à mesure de la lecture de ses émotions, ce qui lui apporte du plaisir, ce qui lui fait du bien, mais aussi par exemple ce qui le stresse).
Les émotions sont donc inévitables car elles nous sont très utiles dans notre vie de tous les jours pour notre survie mais aussi pour nos relations avec autrui.

Pour qu’elles puissent bien jouer leur rôle, il faut pouvoir bien les utiliser et pour ce faire, les adultes ont toute une série de compétences émotionnelles que nous avons acquis au cours de notre vie.
Nous sommes capables de les identifier, les reconnaître, les nommer. Pouvoir mettre du sens sur une émotion permet de pouvoir en identifier à la fois les causes (qu’est ce qui a amené à cette émotion), et puis les conséquences de cette émotion (par exemple telle émotion nous pousse à agir de telle manière, je suis dans une situation stressante que j’ai du mal à gérer et j’en viens à me mettre à crier sur les personnes de mon entourage qui essaient de m’aider).
Nous avons aussi la compétence de pouvoir les exprimer, c’est à dire de choisir dans une palette de signes possibles comment et à qui exprimer nos émotions. Nous sommes capables de les utiliser et de les réguler, c’est-à-dire réguler à la fois l’intensité et la durée des émotions pour éviter qu’elles ne nous envahissent dans les moments où cela n’est pas approprié pour être capable de continuer à fonctionner. L’une des premières étapes est de pouvoir reconnaître et mettre des mots sur ses émotions sans jugement, être dans une observation et description de son émotion. Les émotions sont automatiques, elles ne peuvent pas être changées directement, elles surviennent soudainement, c’est la façon dont nous allons les accueillir et les moduler qui nous permet de pouvoir amener à une régulation de nos émotions.
Toutes ces compétences émotionnelles sont plus ou moins faciles à déployer en fonction de l’émotion que nous traversons.

La parentalité va bouleverser cet équilibre et ces compétences émotionnelles.

II. Les émotions pendant la grossesse

La découverte d’une grossesse mène à des émotions multiples et changeantes, ce bouleversement émotionnel est induit par les changements physiques et biologiques, les modifications hormonales ainsi que les modifications psychologiques et les perspectives de devenir parent.
Les émotions ressenties sont souvent de la joie, mais aussi des doutes, des angoisses et des pleurs. La peur de l’inconnu, des difficultés de la grossesse, de l’accouchement, de ne pas être de bons parents, de perdre son enfant ou d’avoir un enfant malade est fréquemment ressentie. L’enfant sera-t-il en bonne santé, serai-je une bonne mère, serons-nous de bons parents ? Tant de questions tourmentent et expliquent les moments où le moral baisse, et les émotions peuvent être difficiles à supporter. Ainsi, au cours de la grossesse, l’humeur est fluctuante et les émotions sont labiles. Elles changent tout le temps, passant des angoisses à la sérénité et à la joie, des peurs à la confiance. Ces émotions sont encore plus marquées lorsque la grossesse a été difficile à obtenir ou n’est pas attendue.

Cette sensibilité extrême durant la période périnatale pourrait favoriser la régulation émotionnelle pour permettre à la mère de s’accorder aux besoins de son bébé. En effet, à la naissance, le nouveau-né est totalement dépendant de son environnement et des personnes qui s’occupent de lui. Cette dépendance peut parfois être difficile à vivre pour le parent, ça peut être inquiétant voire inadmissible, avec l’impression que cela va être impossible à combler.

Se sentir débordé dans ses émotions est tout à fait normal en fonction des évènements de vie douloureux que nous sommes amenés à traverser. Réguler ses émotions n’est pas contenir ses émotions mais accepter d’être traversé et débordé par moment par ses émotions tout en permettant de pouvoir traverser ce moment douloureux.
La dysrégulation émotionnelle est un terme utilisé pour regrouper différentes difficultés émotionnelles comme une réactivité émotionnelle problème (c’est-à-dire répondre à un stimulus avec une intensité émotionnelle accrue ou atténuée) et une régulation problème des émotions (c’est-à-dire une mauvaise compréhension des émotions (les siennes et celles des autres), une réactivité négative à son état émotionnel ou à celui d’une autre personne, et une réponse inadaptée dans la gestion des émotions).
Nous l’avons vu, la période périnatale entraîne une augmentation de l’intensité et de la labilité des émotions. Être confronté aux émotions intenses de son bébé notamment par les pleurs, ainsi que la fatigue intense ressentie par les parents pendant les premiers mois de vie de leur enfant amène à une diminution des compétences de régulation émotionnelle. La dysrégulation émotionnelle peut donc se révéler plus particulièrement pendant cette période.
En plus de la détresse importante vécue par le parent, la dysrégulation émotionnelle peut amener à une diminution des possibilités pour le parent d’identifier et de répondre aux besoins de leur bébé (ce qu’on appelle la sensibilité parentale) et peut conduire à des difficultés émotionnelles chez leurs enfants.
L’arrivée d’un bébé est une expérience nouvelle qui requiert un temps d’adaptation pour chacun au vu de ce que cela vient remanier dans sa vie et dans l’équilibre familial. Nous nous retrouvons en proie aux doutes et ressentons différentes émotions à la fois (de la joie mais aussi des peurs, des angoisses, la crainte de ne pas arriver à comprendre son enfant, à décoder ses émotions). Ces ressentis et émotions sont tout a fait normaux et il est important de ne pas hésiter à en parler autour de soi, à ses proches ou des professionnels.
Être parent est également un événement qui transforme complètement la vie de couple avec la nécessité de temps pour retrouver un équilibre pour une nouvelle vie ensemble.

III. La régulation des émotions chez les bébés et les enfants

L’apprentissage de la gestion des émotions est un processus complexe. Les compétences émotionnelles ne sont pas innées chez les enfants, et il va falloir les acquérir. Les interactions avec les personnes (parents, fratrie, famille, professionnels…) autour de l’enfant sont primordiales pour son développement émotionnel car c’est sur notre expérience émotionnelle qu’il va s’appuyer pour favoriser le développement de sa propre régulation émotionnelle. Pouvoir utiliser les stratégies interpersonnelles de son entourage en début de vie va lui permettre de développer ses propres stratégies internes.

Comment se développe la régulation émotionnelle chez l’enfant et comment l’aider ?

La capacité parentale à comprendre et à évaluer les ressentis de son enfant et la mise en place d’interactions adaptées et soutenantes entraînent un meilleur ajustement et une meilleure régulation des émotions pour le bébé mais également pour le parent. Cette régulation émotionnelle chez le bébé est donc en relation étroite avec la sensibilité parentale. Ces processus comportementaux sont appuyés par des arguments physiologiques et épigénétiques, puisque le bien-être maternel associé à la production de l’ocytocine (une hormone) va contribuer à renforcer le lien émotionnel entre la mère et le bébé, essentiel pour le développement affectif et psychologique de l’enfant.

Lors d’interactions sociales précoces avec l’entourage, l’enfant exprime des émotions de base (intérêt, dégoût, joie, tristesse, colère, peur) sous forme de signaux se différenciant progressivement et étant de plus en plus reconnaissable par ses proches. Ce sont les interactions avec leur entourage qui permettent aux enfants d’apprendre à reconnaître leurs propres émotions, répondre aux émotions des autres et à moduler progressivement leurs émotions au cours des deux premières années de vie.

Le cerveau des bébés et des petits enfants n’est pas encore suffisamment mature et développé pour pouvoir réguler par eux même les différentes émotions. Ils ont besoin de l’adulte pour cela. On retrouve deux types de stratégies pour pouvoir réguler ses émotions : les stratégies intrapersonnelles et interpersonnelles. Les stratégies intrapersonnelles consistent à initier par nous-même des choses pour tenter de diminuer une sensation émotionnelle agréable ou désagréable, par exemple se changer les idées, s’occuper l’esprit à autre chose ou la distraction attentionnelle où nous allons tirer notre attention de la source de l’émotion désagréable pour la réengager vers quelque-chose de plus agréable. Les stratégies interpersonnelles sont initiées par d’autres pour nous venir en aide quand nous avons besoin de réguler nos émotions (par exemple lorsqu’une mère vient prendre dans ses bras son enfant pour le rassurer avec toute l’importance du contact physique). Pouvoir mettre des mots sur nos propres émotions en tant que parents « je suis triste, je suis en colère… » et pouvoir nommer l’émotion que nous pensons percevoir chez notre enfant « j’ai l’impression que tu es en colère, que tu es triste… » pour l’amener à percevoir progressivement par lui même ses ressentis et l’aider à mettre un mot sur l’émotion ressentie.

Les bébés et les petits enfants dépendent totalement des stratégies interpersonnelles car leurs structures cérébrales, neuronales, biologiques et psychoaffectives ne sont pas encore matures. Ils vont donc devoir compter sur l’intervention de leur entourage, d’un adulte qui va mettre à la disposition de l’enfant son propre répertoire pour l’aider à réguler ses émotions. Progressivement en grandissant, l’enfant va pouvoir développer ses propres compétences émotionnelles.

Pendant les premiers mois de vie, les nourrissons n’ont pas la capacité de discriminer leurs ressentis corporels et émotionnels. Le bébé va donc les exprimer de manière indifférenciée et son registre de signaux est limité (principalement les pleurs).
Il va donc être difficile pour un observateur extérieur d’identifier pourquoi un bébé pleure, s’il est fatigué, a faim, est inconfortable, est douloureux… Les parents vont alors tenter de décoder les signaux transmis par le bébé et y répondre en fonction de ce qu’ils ont perçu de l’émotion du bébé. Les émotions vont s’exprimer de façon très forte, très puissante avec peu de nuances. Les jeunes parents peuvent se sentir perdus, démunis face aux pleurs du bébé et en difficultés pour interpréter les signes émotionnels du bébé. Entendre et supporter les pleurs de son bébé peut également s’avérer très difficile, avec une augmentation de l’intensité de ses propres émotions (inquiétude, colère, impuissance…) et des difficultés à pouvoir soi-même s’autoréguler.
Les émotions de plaisir chez le bébé (détente, apaisement, sourires) ont une fonction intrapersonnelle et permettent au bébé d’orienter son attention vers la source de la stimulation positive (il peut en être acteur en utilisant la succion réflexe pour pouvoir s’apaiser, et le détournement réflexe du regard mais ces compétences sont réflexes et non intentionnelles), mais également interpersonnelle en indiquant à l’adulte ce qui lui fait du bien, et en permettant de poursuivre l’interaction.
Quand les émotions sont d’intensité faible à modérée, le bébé peut mettre en place ses stratégies intrapersonnelles réflexes de succion ou de détournement de regard.
Quand l’émotion est trop importante ces stratégies intrapersonnelles deviennent insuffisantes, il a alors besoin de compter sur des stratégies interpersonnelles et demander l’aide de l’entourage, les parents, les professionnels qui l’entourent. Ils peuvent alors mettre à disposition de l’enfant leur propre répertoire de stratégies en lui apportant du bercement, du chant et tout ce qu’on appelle l’enveloppe narrative ou le bain narratif (c’est-à-dire entourer le bébé qui semble débordé par une émotion par un bain de langage, où l’on va mettre des mots sur ce qui se passe). Le toucher, les caresses, le contact physique vont participer à l’apaisement du bébé. Le parent va aussi s’approcher à une distance optimale du visage du bébé, créer un contact visuel et avec son visage se faire le miroir des expressions émotionnelles du bébé (que le parent identifie ou semble comprendre chez son bébé).
Ces interactions émotionnelles vont être primordiales pour le bébé car elles vont l’aider à mieux comprendre et discriminer ses ressentis et émotions via le miroir que lui en fait son parent. Le bébé va développer ses capacités d’imitation précoce, il va pouvoir de mieux en mieux capter le regard de son parent, et grâce aux expressions émotionnelles qu’il identifie sur le visage de son parent, progressivement se les approprier. Les bébés sont également très sensibles dès la naissance aux rythmes et synchronies. Ils vont très vite associer deux évènements, et donc son émotion et ressenti interne vont être associés à des stratégies de régulation émotionnelle comme la parole rassurante, le toucher, le contact visuel.
C’est une étape importante pour pouvoir accéder ensuite à différencier l’expression de ses émotions, prendre conscience de ses réactions émotionnelles et enrichir le répertoire de stratégies autorégulatrices.
À partir de 3 mois, les enfants vont donc progressivement être capable d’utiliser les signes qu’ils ont repérés chez leurs parents par observation et imitation. Il vont progressivement pouvoir émettre des signes différenciés mais mettre de la nuance dans l’expression de leur émotions en s’appuyant sur ce que les parents leur ont donné à voir.
En grandissant, avec le développement et l’acquisition du développement de la conscience de soi vers 18 mois, les petits enfants vont prendre conscience des réactions émotionnelles qui sont les leurs. Ils vont pouvoir comprendre avec l’aide de l’adulte que ce qu’ils observent sur le visage de l’adulte est le reflet de ses propres émotions. Le bain narratif et le miroir des expressions de l’enfant proposés par le parent vont donner du sens à l’expérience émotionnelle du bébé.
Il va pouvoir utiliser ses stratégies de régulation émotionnelle de façon intentionnelle cette fois quand il en éprouve le besoin, celles déjà acquises comme la succion et le détournement de regard, mais également en commençant à imiter celles des adultes. L’enfant peut associer des émotions à des comportement de régulation. Il a par exemple assimilé que quand il éprouve des émotions négatives, être pris dans les bras et le contact physique lui font du bien. Quand il ressent une émotion négative, il va pouvoir solliciter ce moyen de régulation intentionnellement, par exemple en tendant les bras ou en s’accrochant aux jambes de ses parents.
Entre 18 et 24 mois, l’enfant commence à développer sa capacité à jouer à faire semblant, à faire comme si, c’est ce qu’on appelle la fonction symbolique. Il va alors être capable de jouer ses propres émotions et celles observées chez les personnes de son entourage, de faire semblant d’éprouver des expériences émotionnelles qui ne lui appartiennent pas. Et il commence à jouer avec des doudous, des poupées, à essayer lui aussi de prendre soin, de consoler les objets de son imaginaire.

Le développement des stratégies de régulation intrapersonnelles débute à partir de 3 ans. L’enfant développe son langage, ses capacités d’autonomie et la dimension réflexive.
Alors qu’un bébé ne peut pas attendre lorsqu’il est confronté à une émotion, l’enfant devient de plus en plus autonome dans la régulation de ses émotions, ce qu’il faut renforcer par l’adulte pour favoriser cette autonomie. Au lieu de vouloir agir tout de suite, à la place de l’enfant et de proposer des stratégies interpersonnelles, l’adulte va par sa présence pouvoir réassurer et encourager l’enfant dans ce qu’il maîtrise et connaît. Par exemple, quand son enfant est frustré, il est possible à distance de le rassurer par la parole et de le guider pour trouver lui-même des stratégies pour dépasser cette frustration.
C’est aussi une période où le langage se perfectionne. L’enfant a associé depuis sa naissance le langage à la régulation des émotions du fait de l’entourage par le bain narratif. Il est capable d’utiliser le langage, de parler et sait que le langage peut l’aider. Dans l’interaction avec l’entourage il va aussi utiliser le langage pour essayer d’exprimer ce qui se passe et l’entourage va l’aider, va le solliciter. Par exemple, quand un enfant de 3-4 ans va se mettre à pleurer nous allons presque automatiquement lui demander d’expliquer ce qu’il se passe, d’identifier l’émotion, d’entrer dans ce processus de compréhension de ce qui est en train de se produire. Il comprend que ce langage peut l’aider et peut se parler à lui-même pour tenter d’apaiser ce stress.
C’est un âge où la dimension réflexive se développe, c’est à dire la capacité à pouvoir se rendre compte que la personne avec qui l’enfant interagi peut éprouver des émotions différentes des siennes et penser différemment que soi (la théorie de l’esprit).
Les enfants développent aussi à cette période leurs repères temporels. Il va être possible de remettre à plus tard, de différer l’expression d’une émotion plus tard dans le temps, et pouvoir ainsi mieux maîtriser leur expression.

Vers 6 ans, les enfants ont un répertoire assez riche de régulation émotionnelle. Ils utilisent des stratégies comportementales : ils savent utiliser le toucher (les adultes ou leurs doudou), la distraction attentionnelle (porter leur intérêt sur autre chose, sortir dans le jardin) pour se détourner d’une émotion désagréable, ils savent aussi utiliser le retrait quand quelque chose ne va pas. Ils ont aussi des stratégies symboliques : ils peuvent par exemple rechercher du réconfort verbal, chercher du réconfort dans la lecture de livres, ils sont capable de réinterpréter une émotion et de lui donner un sens différent. Par exemple, dans le cas d’une dispute avec un autre enfant par rapport à un jouet, à cet âge l’enfant pourra avec le support de l’adulte, (et parfois bien sûr avec difficultés !) réinterpréter en disant tu sais il n’a pas voulu faire cela pour te faire mal, il avait juste très envie d’avoir le jeu. Il devient capable de hiérarchiser des buts grâce à la dimension temporelle, de ne pas avoir besoin ou envie de vivre l’émotion tout de suite.
L’adulte à chaque situation va encourager l’enfant à utiliser ce qu’il connaît et quand l’enfant n’arrive plus à gérer et que cela devient trop compliqué, l’adulte va intervenir pour lui proposer des stratégies interpersonnelles.
A partir de 6 ans, les émotions qui jusqu’à présent étaient très visibles et manifestes pour l’entourage, vont devenir plus internes. La dimension intéroceptive va se développer, et les enfants vont pouvoir diminuer les manifestations externes des émotions. Ils comprennent qu’on peut ressentir quelque-chose à l’intérieur mais qu’on n’est pas obligé de le montrer à l’extérieur, et qu’on peut montrer une chose différente.

Pour conclure, les enfants développent tout un répertoire de stratégies de régulation émotionnelle avec l’aide de l’adulte. Ce qui est important n’est pas de répondre parfaitement à tout moment, d’être en synchronie en permanence, ni de se comprendre à tout moment, mais plutôt de parvenir à se rencontrer régulièrement, suffisamment pour parvenir à construire une histoire ensemble. La répétition et la régularité de l’échange, permettent une prévisibilité et le développement de nouvelles acquisitions du bébé, à mesure que les parents et les bébés apprennent à se connaître. En fonction de ses propres émotions en temps que parent, il n’est pas toujours facile de répondre aux besoins émotionnels de son bébé, et de l’aider à réguler ses propres émotions alors que les nôtres sont déjà dysrégulées. Ces cas de figure concernent de nombreux parents, et il peut être intéressant de demander de l’aide, de se rapprocher de professionnels ou d’associations.

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