La dépression périnatale

Illustration Julie Bellarosa ™

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Dépister / Se faire dépister

Dépister / Se faire dépister

Séverine Barandon, Benoît de La Fournière, Aude Derrier Sanlaville, Marine Dubreucq, Corinne Dupont, Sophie Schaeffer, Sylvie Viaux- Savelon

Le dépistage de la dépression périnatale est crucial pour intervenir précocement et fournir le soutien nécessaire aux futures et nouveaux parents. Le repérage et le traitement précoces de la dépression périnatale peuvent significativement améliorer la qualité de vie du parent et de l’enfant, et favoriser un environnement familial plus sain. L’importance cruciale de la répétition de ces échelles de dépistage (à la consultation prénatale précoce, durant la grossesse, avant la sortie de la maternité et en postnatal) permet de repérer aux différents instants de la périnatalité les personnes à risque.

Ref :
“Paria A, Atallah A, Nourredine M, Dubernard G, Joubert F, Landel V, Viaux-Savelon S, De la Fournière B. Early detection of perinatal depression in couples: a single-center prospective study. Eur Psychiatry. 2024 ;67(1):e48. doi: 10.1192/j.eurpsy.2024.1755.” au lieu de “Early detection of perinatal depression in couples: a single-center prospective study. Anne Paria1, Anthony Atallah5, Mikail Nourredine2, Gil Dubernard1, Fanny Joubert3, Verena Landel4, Sylvie Viaux-Savelon6†, Benoit De la Fournière1

Méthodes de dépistage

1. Questionnaires et échelles de dépistage :
  • - Échelle de dépression postnatale d’Édimbourg (EPDS) : Un questionnaire de 10 questions utilisé pour évaluer les symptômes de dépression, d’anxiété et les idées suicidaires pendant la grossesse et dans les semaines suivant l’accouchement. Il est simple à administrer et bien validé.

  • L’EPDS: https://www.maman-blues.fr/1000-jours-epds-widget/ ou application mobile LENA

  • - Patient Health Questionnaire (PHQ-9) : Un questionnaire de 9 questions qui évalue la fréquence des symptômes dépressifs au cours des deux dernières semaines.

  • - Beck Depression Inventory (BDI) : Un autre outil couramment utilisé pour évaluer la sévérité des symptômes dépressifs.

  • - PPQ Perinatal Posttraumatic Stress Disorder Questionnaire

2. Lors des consultations médicales et /ou des visites de la PMI :
  • - Les professionnels de la santé, comme les obstétriciens, les sages-femmes, les pédiatres ou les médecins de famille, les infirmières puéricultrices peuvent mener des entretiens pour évaluer les symptômes de dépression en posant des questions spécifiques sur l’humeur, l’anxiété, le sommeil, l’appétit, l’énergie, et les pensées de culpabilité ou de désespoir.
    => Étapes pour se faire dépister
1. Consulter un professionnel de la santé :
  • - Prénatal : Lors de l’entretien prénatal précoce et lors des visites prénatales régulières, discutez de tout changement d’humeur ou de symptômes dépressifs, de troubles du sommeil persistant, difficulté à sortir de votre domicile ou de vous concentrer sur vos activités quotidiennes avec votre obstétricien ou votre sage-femme.

  • - Postnatal : Après l’accouchement, lors de l’entretien post natal et des visites de suivi postnatal, informez votre médecin, sage-femme ou pédiatre de toute difficulté rencontrée, changement émotionnel et symptôme dépressif persistant:  : impossibilité de vous reposer lorsque votre enfant dort, manque de plaisir dans la relation avec votre enfant, idées tristes ou suicidaires, pensée que d’autres s’occuperait mieux de votre enfant que vous-même.

2. Auto-évaluation :
  • - Utilisation de questionnaires : Certaines femmes peuvent choisir de remplir des questionnaires comme l’EPDS ou le PHQ-9 à la maison et discuter des résultats avec leur professionnel de la santé.
3. Oser parler de ses symptômes ou de vos doutes avec votre professionnel de la santé (sage femme, médecin traitant, puéricultrice, personnel de PMI etc… ), qui pourra trouver avec vous les ressources pour vous aider.

4. Soutien des proches :
  • - Impliquer les proches et l’entourage (lien vers la fiche « soutenir un proche ») : Les membres de la famille, les amis ou le milieu professionnel (« comment accompagner le retour à l’emploi ») peuvent encourager le futur ou nouveau parent à discuter de ses sentiments et à consulter un professionnel si des signes de dépression sont présents.
  • - Mise en place d’aide concrète : TISF au domicile en cas d’isolement,
  • - Intervention de la PMI pour soutenir les capacités parentales

"Instinct maternel", "seules

les mères sont touchées par

la dépression post-partum":

stop aux idées reçues !

Attendre un enfant avec impatience et amour ne signifie pas que l'annonce de la grossesse sera vécue comme la meilleure chose au monde. La dépression peut impacter n'importe qui. Elle est causée par une combinaison complexe de facteurs hormonaux, biologiques, environnementaux et psychologiques. La dépression périnatale touche 10% à 20% des femmes...

Devenir mère est un apprentissage et il est courant d’être déconnectée au début et incertaine dans les gestes. Une mère doit s’accorder une bonne dose de bienveillance et d’indulgence. Parfois, perdue dans un flot d’émotions, elle n’ose pas se confier. Or, en discutant, d’autres ressentent les mêmes sentiments.

La dépression n’est pas héréditaire. Avoir un parent qui a eu une dépression ne signifie pas que l’on aura une dépression à notre tour. Cela peut augmenter le risque mais il ne s’agit que d’un risque, pas d’une certitude. Beaucoup de facteurs entrent en ligne de compte, comme le contexte de vie, l’entourage, l’histoire de chacun, notre gestion du stress, et les facteurs biologiques. Il est possible au contraire de n’avoir aucun parent sujet à la dépression et développer soi-même un état dépressif. La maladie peut toucher tout un chacun. L’important est d’en reconnaître les symptômes et de bénéficier de l’aide de son entourage, des soignants.

Un papa qui se met en retrait, un papa qui n’arrive pas à s’occuper de son bébé ou qui a des variations d’humeur importante peut également souffrir de dépression. Si ces signes sont repérés, il faut en parler, consulter. La dépression n’est pas réservée aux mères et peut très bien toucher le père, concomitamment à la mère ou non.

La dépression post partum peut toucher la mère et/ou le père à tout moment pendant l’année suivant la naissance. Il faut la distinguer du "baby blues", une période de légère tristesse pouvant être ressentie jusqu’au dixième jour suivant l’accouchement et qui disparaît rapidement

La dépression périnatale ne se manifeste pas de la même manière et avec la même intensité chez toutes les mères. Certaines continuent à très bien s’occuper de leur bébé, même si elles sont émotionnellement détachées ou submergées. D’autres vont se surinvestir, continueront à s’occuper de leur bébé en étant incapables de prendre une douche, ne pourront plus quitter leur lit, ou encore réaliseront tout cela sans parvenir à s’occuper de leur enfant.

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